Hier je suis allée voir une amie qui habite au fin fond de la brousse, la Corse profonde : une route , qui semble ne pas savoir où elle va, aux allures de piste oubliée,pour des 4X4 en fin de vie ; des ponts prêts à se suicider ; même les vaches n'osent pas s'aventurer sur cette route .
Il faut avoir une âme d'aventurier(e) ,ou d'inconscient (e), pour oser habiter dans ces contrées sauvages .
Donc, je suis arrivée , quand même, avec un peu d'appréhension , non à cause de la route (j'ai l'habitude ), mais parce que ma copine , m'avait dit la veille qu'elle avait fait brûler le sanglier qu'elle cuisinait .
Allait-elle me le servir malgré tout, avec une petite sauce aux myrtes pour cacher le goût de brûlé ? Avait-elle tué un cochon qui traînait son vague à l'âme dans le coin, pour remplacer le sanglier carbonisé ?
Eh ! Bien , non ! Elle m'a servi un autre sanglier ,pas carbonisé du tout : je n'ai pas cherché à savoir , s'il avait croisé tragiquement son chemin ,par inadvertance, ou s'il avait décidé lui-même de se sacrifier : après tout c'est la mode ! Peut-être y a-t-il cent mille laies vierges au paradis des sangliers ?
Mon gâteau n'étant pas assez cuit, cela a fait un bon équilibre .
Cette histoire de sanglier, a dû me traumatiser ,inconsciemment, car aujourd'hui, à peine installée au patchwork, je suis repartie sur les chapeaux de roue , pensant avoir oublié ma soupe sur le feu . Mais non, elle faisait une petite sieste bien tranquillement dans la marmite .
Je l'ai remise à cuire ce soir et ... elle a brulé !
Je savais bien que le sanglier m'avait traumatisée !